J'en suis arrivée à un point dans ma vie où je reviens ici une fois par an.
De façon cyclique. Un peu comme pour faire un bilan des derniers mois. Ou peut-être pour synthétiser les derniers événements et être sûre de m'en rappeler correctement.
Je ne suis pas très douée en journal intime.
Ce qui me fait rire au final, c'est que, non, je n'ai rien oublié. Pas même les chapitres que je n'ai pas racontés.
Ceux que je n'assume pas. Ceux qui n'en valent pas la peine. Ceux dont la deception était trop grande mais tellement prévisible.
Bientôt un an que je ne suis pas revenue ici, et j'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs vies depuis.
Est-ce que le fait de vivre la nuit accélère les choses ?
Ou est-ce que c'est juste que j'ai encore du mal à m'habituer au rythme de la vie d'adulte ?
Toujours est-il que la dernière fois que je suis passée ici, je parlais de F.
Sûrement un des chapitres les plus courts de ma vie. F. n'a été qu'une passade non concrète. Un rêve éveillé idiot. Encore un qui se foutait de ma gueule pour le plaisir de se faire courir après. #useless.
Bref, rien d'assez intéressant pour être conté. Juste une énième erreur de parcours sans valeur.
Mais si je passe par ici aujourd'hui, c'est plutôt pour les deux chapitres qui suivent. Le douloureux et le flou.
C'est étrange comme les chapitres que j'ai le plus conté ici concernent deux M.
Pourtant, mon abécédaire des chapitres (presques) contables ne contient pas tout l'alphabet :
M. V. A. J. G. T. O. F. M. L.
On est loin d'avoir le compte. Mais je crois que je dois me méfier des M.
Je ne suis capable d'en parler sereinement que depuis 3 jours. Sur le papier, c'était censé être la plus belle des histoires. Ça l'a été. Je crois que je n'ai jamais autant apprécié ma propre présence que lorsque j'étais dans sa vie. Je n'étais pas capable d'accepter que quelqu'un d'aussi idéal puisse m'apprécier, et encore moins m'aimer. Je lui ai donné énormément, sûrement trop. J'étais prête à renier ma vision de l'avenir pour lui. Peut-être que je n'étais pas vraiment moi-même avec lui. Je ne sais pas vraiment.
Aujourd'hui, ça fait bientôt deux mois qu'il est parti. Deux mois de silence radio, d'absence insupportable et de haine profonde envers moi même. Je ne suis pas suffisament aimable pour garder la personne qui m'a le plus correspondu en 27 ans.
Alors oui, j'ai appris, il y a trois jours, qu'il ne lui a pas fallu plus d'une semaine pour se mettre en couple avec une de mes amies. Ancienne amie incapable d'assumer devant moi, incapable de respect. Et je me suis persuadée qu'il a fait semblant de m'aimer pour se rapprocher d'elle. Celle qui ne le calculait pas avant qu'il ne se décide à transformer notre amitié améliorée en relation amoureuse. C'est plus facile de tourner la page si c'est un connard.
Le problème, c'est que j'aimerais quand même me dire, qu'à un moment, au début, ses sentiments étaient vrais.
Ou alors je suis la pire des quiches et je suis incapable de reconnaitre l'amour dans les yeux de quelqu'un.
En parler sereinement ?
C'est ce qu'on appelle un échec, meuf.
Sèche tes larmes et raconte la suite aux gens qui n'écoutent pas.
L.
Pas celui qui m'a apporté le nouveau travail sur un plateau d'argent, non. Un nouveau L. Sûrement celui auquel je m'attendais le moins. Oui, je l'ai vu dans son regard (d'où la problématique précédente) dès qu'on s'est rencontrés. Et il l'a assurement vu dans le mien au même moment. Mais j'avais M. et lui C. C'était impossible, ce qui rendait la complicité grandissante encore plus compliquée... et adorable. Et M. a disparu. C. est toujours là, elle. Mais si on boit assez, on finirait presque par l'oublier. C'est horrible, mais malgré ça, je ne peux pas m'empecher de sourire en pensant à L. Comme dirait le meilleur ami de T. : "You like 'em abroad, in a couple, emotionally unavailable or all that at once."
C'est un BINGO !
Il est loin, il a une famille, il est perdu dans sa tête.
FUIS, grognasse !!
Mais L. a aussi beaucoup de qualités. Il "coche les cases". Beaucoup trop.
Je suis en train de m'accrocher. Rapidement et sûrement.
Encore une histoire vaine ? Oui, mais sereine.
Pas de promesses, pas d'hypocrisie, pas de chichis. De l'honnêteté et beaucoup trop de sourires niais.
Ma morale me dit que, cette fois-ci, "c'est vraiment pas bien".
Mais j'en ai marre. Pourquoi M. a le droit d'être un salopard et que je ne peux pas être égoîste pour cette fois-ci?
Peut-être qu'il finira pas se lasser de moi. Peut-être que ça ira mieux entre lui et C. à force. Peut-être que ça l'aidera à passer un cap qui pour le moment l'anéantit. Peut-être que, quand il reviendra, ça ne continuera pas. Peut-être que je me pose trop de questions et que j'oublie une fois de plus que la vie, c'est de la merde, mais qu'on ne peut que la laisser suivre son cours.
En se rappelant toujours de ce qui est bon, et en sachant que le mauvais est toujours au prochain tournant.
Toujours est-il que L. me redonne confiance en à peu près tout et surtout en moi.
Parce que, comme on me l'a gentiment fait remarquer : "après avoir été jetée par un tocard, ça fait du bien de plaire à un mec comme lui."